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Coquelucheprint

Vaccination cocoon

publié le vendredi 2 mai 2014

La stratégie de vaccination « cocoon » est insuffisamment suivie car complexe à mettre en place. Les infections à Bordetella pertussis continuent à faire des victimes. Le CSS a émis un nouvel avis en août 2013, recommandant aussi la vaccination des femmes pendant la grossesse.

Depuis le milieu des années ’90, on assiste dans les pays avec une bonne couverture vaccinale, comme en Belgique, à un accroissement du nombre de cas de coqueluche, principalement chez des adolescents et des adultes, ainsi que chez des nourrissons de moins de 3 mois, non ou incomplètement vaccinés. A ce très jeune âge, la maladie peut être très grave et même mortelle. Depuis 2010, annuellement en Belgique, 1 à 5 décès de jeunes bébés surviennent suite à une coqueluche. Les adolescents et les adultes sont la principale cause de contamination des enfants. Chez eux, cette infection passe souvent inaperçue et se présente sous forme d’une toux persistante. L’entourage familial des bébés est responsable de trois quarts des contaminations.

Pour prévenir les cas de coqueluche chez les jeunes bébés, le Conseil Supérieur de la Santé recommandait depuis 2009 la vaccination « cocoon ». Cette stratégie vise une réduction de l’infection et du portage chez les personnes en contact avec l’enfant, pour ainsi réduire le risque de transmission de la bactérie aux bébés non ou incomplètement vaccinés.

Recommandations actuelles

Depuis août 2013, le Conseil Supérieur de la Santé recommande l’administration d’une dose de rappel du vaccin dTpa (vaccin combiné contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche – dosage adulte) pour tous les adolescents et les adultes qui sont en contact régulier avec des petits enfants, quels que soient leurs antécédents (schéma complet ou incomplet) de vaccination contre la coqueluche.

Le groupe cible se compose de

  • chaque femme enceinte entre la 24ème et la 32ème semaine de grossesse, indépendamment du fait qu’elle ait déjà reçu un rappel. La vaccination doit être répétée à chaque grossesse. Si la dose de rappel n’a pas été administrée pendant la grossesse, elle doit être administrée dès que possible après l’accouchement ;
  • le conjoint, les adolescents qui n’ont pas eu le rappel à 14-16 ans et les adultes qui entreront en contact avec le nouveau-né. Ils seront de préférence vaccinés quelques semaines avant la naissance ;
  • les personnes qui professionnellement sont souvent en contact avec de jeunes enfants (le personnel soignant dans les services de pédiatrie, les maternités, les crèches, les assistantes maternelles...).

Ces personnes recevront une seule dose à l’âge adulte (sauf grossesse).

Etude dans la région gantoise

Une étude menée par une étudiante doctorante de l’UGent s’est attachée à déterminer dans quelle mesure l’avis du CSS était suivi, en 2012, dans la région gantoise. A cette époque, l’avis de 2009 était encore valide, prévoyant une vaccination de la mère aussitôt que possible après l’accouchement.

Un questionnaire a été adressé à 2.216 parents néerlandophones, dont un enfant était suivi entre le 1er janvier et le 1er octobre 2012 dans la région gantoise par Kind & Gezin. 518 d’entre eux (23,4%) ont renvoyé le questionnaire correctement complété, le plus souvent des mamans de niveau d’études élevé (59% étaient porteuses d’un diplôme de master) dont plus de la moitié (56%) étaient âgées de 31 ans ou plus.
Cette étude montre que la vaccination cocoon telle que recommandée par le CSS en 2009 n’est pas bien connue et est mal suivie par les nouvelles mères et leur partenaire. En outre, il semble exister de grandes disparités dans la manière dont certains hôpitaux gantois informent et conseillent les femmes enceintes et leur partenaire.

Information

Plus de la moitié (52,8%) des répondantes avaient reçu une information sur la stratégie de vaccination cocoon, via le gynécologue (56,8%), la sage-femme (31,8%), le pédiatre (12,1%) ou le médecin généraliste (11,7%). La probabilité pour les parents d’être informés varie principalement en fonction du lieu de l’accouchement, variant de 15% pour l’hôpital ayant le plus mauvais score à 84% pour le plus performant. L’âge, la nationalité et le diplôme le plus élevé obtenu par la mère ne représentent pas des prédicteurs significatifs du niveau d’information parmi cette population de femmes majoritairement hautement qualifiées.

Vaccination

Un peu moins de la moitié des femmes (46,8%) et de leur partenaire (46,7%) étaient vaccinés. La raison la plus importante de non vaccination était l’absence d’offre du vaccin. L’âge, la nationalité et le diplôme le plus élevé obtenu par la mère ne représentent pas des prédicteurs significatifs pour la couverture vaccinale. Il faut ici aussi attirer l’attention sur le biais de sélection dans la population étudiée. L’hôpital où l’accouchement se déroule a une grande influence sur la probabilité d’être vacciné. La couverture vaccinale variait de 7,7% pour l’hôpital ayant le plus mauvais score à 91% pour le plus performant.

Conclusion

Cette étude montre que, dans la région de Gand, les jeunes parents sont insuffisamment informés sur la vaccination cocoon et de ce fait reçoivent trop peu souvent le rappel de vaccination contre la coqueluche. Les modalités pratiques de commande du vaccin pourraient aussi constituer un frein à la vaccination. Les grandes différences d’attitudes entre les différents hôpitaux étaient frappantes. Pour les hôpitaux, appliquer cette recommandation est un défi à relever, de façon à ce que les enfants jeunes susceptibles de contracter la coqueluche soient protégés. Qu’une telle politique porte ses fruits est souligné par la constatation qu’un hôpital a accru le taux de vaccination des mères de 25% à plus de 77% (et de 37% à 56% pour les partenaires) après que cet hôpital ait implanté activement une stratégie de vaccination cocoon. Cette stratégie reposait sur le renforcement de l’information par le pédiatre, l’administration de la vaccination de rappel à la mère pendant son séjour à la maternité et la délivrance d’une prescription de vaccin pour le partenaire.

Auteur du travail de master :
Eveline Dhondt.
Promoteurs : Isabel Leroux-Roels, Geert Leroux-Roels
Centrum voor Vaccinologie UGent

Depuis le 1er juillet 2014, le vaccin Boostrix® est proposé gratuitement par le programme de vaccination en Flandre, pour certains adultes aussi. Voir ici (en Nl).

Pour la pratique

Vous pouvez télécharger le formulaire de demande pour le Boostrix® sur le site de l’INAMI : http://www.cbip.be/PDF/RIZIV/5050000_FormDem_FR.pdf

Qui est concerné ?

  • adolescent de plus de 16 ans qui en raison de l’existence d’une raison médicale et/ou sociale documentée n’a pas pu bénéficier de la vaccination préconisée entre 14 et 16 ans dans le calendrier vaccinal établi par le Conseil Supérieur de Santé et administrée dans le cadre des dispositions spécifiques de remboursement en exécution du protocole d’accord conclu entre l’Autorité fédérale et les Communautés ;
  • membre d’une famille avec un projet parental ou à l’occasion d’une grossesse :
     les parents ou futurs parents du nouveau-né s’ils n’ont pas reçu de rappel de dTpa à l’âge de 14-16 ans ;
     les membres de la fratrie âgés de plus de 16 ans et qui n’ont pas atteint l’âge de 18 ans, et non à jour pour la vaccination dTpa.

Déclaration obligatoire

Toute suspicion de coqueluche sera déclarée au médecin inspecteur d’hygiène de la Fédération Wallonie-Bruxelles dans les 24 heures.
Il existe actuellement deux voies de déclaration possibles :
a. Par téléphone : 070/246.046
b. Par voie électronique, via le portail de la DG santé (http://www.sante.cfwb.be/) ou via https://www.wiv-isp.be/matra.

Clinique et transmission

voir article sur http://www.vaxinfopro.be/spip.php?rubrique19&lang=fr&retour=1


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