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HPV (papillomavirus humain)print

Inégalités sociales

publié le mercredi 1er décembre 2010

Un programme de vaccination organisé réduit les inégalités sociales de santé.

Selon des estimations récentes, plus de 300 femmes décèdent chaque année en Belgique des suites d’un cancer du col. Environ 70% de ces cancers sont liés à une infection préalable par un papillomavirus de type 16 et/ou 18.
Des vaccins sont disponibles pour protéger de ces virus. La vaccination est la plus efficace chez les femmes qui n’ont pas encore rencontré ces types de virus : elle est donc recommandée par le Conseil Supérieur de la Santé entre 10 et 13 ans.

Une vaccination complète avec trois doses de vaccin revient à environ 390 euros par patiente. L’INAMI rembourse plus de 90% de ce coût et la charge financière pour la patiente est de 31,80 euros pour les 3 doses (21,30 euros pour une patiente OMNIO).

Jusqu’à présent, en Flandre (c’est toujours le cas en Communauté française), la vaccination contre l’HPV n’était pas proposée dans le cadre d’un programme organisé, mais bien sur base volontaire via le médecin généraliste ou le pédiatre.
Les jeunes filles de milieux sociaux moins favorisés étaient moins souvent vaccinées que leurs pairs issus de milieux plus favorisés. Ce constat a été communiqué par les chercheurs du Centrum voor Sociaal Beleid et le Centre d’évaluation des vaccinations de l’Université d’Anvers, sur base des données de la Mutualité Chrétienne.
En Flandre, 55% environ des 127.000 membres féminins nés entre 1989 et 1996 ont reçu au moins une dose de vaccin contre l’HPV. Ce pourcentage s’est fortement accru depuis novembre 2007, lorsque le remboursement d’une partie importante du coût du vaccin a été pris en charge l’INAMI.

Les chercheurs ont voulu savoir si le contexte social jouait un rôle sur la vaccination. Seules 34% des filles bénéficiant d’un remboursement majoré (OMNIO) ont reçu au moins une dose du vaccin remboursé. Parmi les filles reprises en assuré ordinaire, ce pourcentage est sensiblement plus élevé (56%).

Le lien avec le dépistage du cancer du col est également étonnant. Les filles dont la mère pratique le dépistage du cancer du col ont une chance significativement accrue d’être vaccinées contre l’HPV. Ainsi, 45% des filles dont la mère n’a pas pratiqué de dépistage par frottis ont initié une vaccination, contre 59% des filles dont la mère a fait un dépistage par frottis durant la même période (mesurée entre 2007 et 2009).

La conclusion des chercheurs est dès lors évidente : le facteur social joue un rôle clairement négatif lorsque la vaccination et le dépistage doivent dépendre de l’initiative de la femme. Cette situation interpelle sur le plan de la justice sociale, mais a également des conséquences sur l’efficacité des efforts de prévention.
En effet, bien que les femmes de milieux sociaux défavorisés aient un risque accru de cancer du col, elles ne sont pas suffisamment atteintes dans ce système par le screening et la vaccination. Si une autorité décide de rembourser la vaccination contre l’HPV, il est essentiel que cette vaccination soit organisée systématiquement, par exemple via la médecine scolaire ou les médecins généralistes et pédiatres.


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