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HPV (papillomavirus humain)print

Le point sur la vaccination des hommes

publié le mardi 1er décembre 2015

Les papillomavirus humains de type 6 et 11 sont à l’origine des condylomes acuminés. En outre, les types oncogéniques de papillomavirus, dont plus particulièrement le 16, sont responsables de cancers de l’anus, du pénis et de la sphère oropharyngée. Trente pourcents des cancers liés aux HPV surviennent chez des hommes. Ceci correspond en Europe à 17.000 cas annuels, dont 15.000 sont liés à l’HPV 16. En outre, il n’y a pas de dépistage organisé pour les cancers de l’anus, du pénis et oropharyngés. La charge de ces maladies est comparable chez les femmes et les hommes [1].

Les études randomisées avec le vaccin quadrivalent ont montré une efficacité importante vis-à-vis des condylomes acuminés et les lésions précancéreuses anales chez l’homme, ainsi qu’un bon profil de sécurité.
Plusieurs pays, notamment les USA, le Canada, l’Australie, la Suisse et l’Autriche, ont recommandé la vaccination généralisée contre les papillomavirus 6, 11, 16 et 18, quel que soit le sexe [2].
En Belgique, le Conseil supérieur de la santé se penche actuellement sur cette question.

Vaccin 9-valent chez l’homme

Une étude [3] a comparé la réponse immunitaire au vaccin 9-valent contre l’HPV chez des jeunes filles et femmes âgées de 16 à 26 ans d’une part, et des garçons de 9 à 15 ans d’autre part. Les 3.066 participants étaient vaccinés selon le schéma 0, 2 mois et 6 mois. Le taux d’anticorps vis-à-vis de chaque type était mesuré au jour 1 et au mois 7. A ce moment, quatre semaines après la 3ème dose, plus de 99% des garçons, des jeunes filles et des femmes avaient des anticorps contre chacun des types d’HPV ciblés par le vaccin. La persistance des anticorps a été démontrée jusqu’à 2,5 ans après la 3ème dose. L’administration du vaccin était généralement bien tolérée. Les réactions locales au site d’injection étaient faibles à modérées, de courte durée et signalées par 72,8% des garçons, 81,9% des jeunes filles et 85,4% des femmes.

Une autre étude [4] a enrôlé 1.106 hommes hétérosexuels et 1.101 femmes n’ayant pas été vaccinés, tous âgés de 16 à 26 ans. La vaccination était effectuée en 3 doses, selon le schéma 0, 2 et 6 mois. Environ 99,5% des personnes avaient des anticorps au 7ème mois contre chaque type présent dans le vaccin. Chez les hommes, les taux d’anticorps vis-à-vis des types 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58 n’étaient pas inférieurs à ceux mesurés chez les femmes. La même étude comportait un groupe de 313 hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et constatait une réponse immunitaire plus faible parmi ces derniers comparés aux hommes hétérosexuels.

Coût/bénéfice

Une revue systématique [5] des analyses de coûts/bénéfices de la vaccination des hommes a été réalisée : 17 études et 12 modèles mathématiques ont été identifiés. Les auteurs concluent que la vaccination uniquement ciblée sur les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes semble être l’option la plus favorable sur le plan coût/bénéfice. Cependant, une telle stratégie présente une limite de faisabilité, notamment en raison de la difficulté d’identification de cette sous-population, surtout à un âge précoce. La même question s’est posée lors de l’introduction du programme de vaccination contre l’hépatite B. La vaccination d’une cohorte d’âge, comme cela est pratiqué pour l’hépatite B, offre les meilleures chances de succès.

Acceptabilité

Une enquête par questionnaire a été réalisée auprès de parents d’un garçon dans plusieurs pays européens (Royaume-Uni, Allemagne, France et Italie) [6]. Pour chaque pays, les répondants étaient représentatifs en terme de dispersion géographique, de taille de ville et pour l’âge des garçons. Environ 3 parents sur 4 au Royaume-Uni, en Allemagne et en Italie étaient favorables à la vaccination de leurs fils. Seuls 49% l’étaient en France. Les raisons évoquées étaient de protéger leur enfant et le souci d’une égalité de genre.

[1R. Marty, S. Roze, X. Bresse et al. Estimating the clinical benefits of vaccinating boys and girls against HPV-related diseases in Europe. BMC Cancer 2013, 13:10 doi:10.1186/1471-2407-13-10.
http://www.biomedcentral.com/1471-2407/13/10

[2Stanley M. HPV vaccination in boys and men. Hum Vaccin Immunother. 2014 ;10(7):2109-11. doi : 10.4161/ hv.29137.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25424825

[3Van Damme P, Olsson SE, Block S et al. Immunogenicity and safety of a 9)valent HPV vaccine. Pediatrics. Published online June 22, 2015. (doi : 10.1542/peds.2014-3745).
http://pediatrics.aappublications.org/content/early/2015/06/16/peds.2014-3745.abstract

[4Castellsagué X, Giulano AR, Goldstone S et al. Immunogenicity and safety of the 9-valent HPV vaccine in men. Vaccine. 2015 Jul 2. pii : S0264- 410X(15)00903-2. doi : 10.1016/j.vaccine.2015.06.088.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26144901

[5Ben Hadj Yahia MB, Jouin-Bortolotti A, Dervaux B. Extending the human papillomavirus vaccination programme to include males in high-income countries : a systematic review of the cost-effectiveness studies. Clin Drug Investig. 2015 ;35(8) : 471-85. doi : 10.1007/ s40261-015-0308-4.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26187455

[6Lee Mortensen G, Adam M, Idtaleb L. Parental attitudes towards male human papillomavirus vaccination : a pan-European cross-sectional survey. BMC Public Health. 2015 Jul 8 ;15:624. doi : 10.1186/s12889-015-1863-6.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26152138


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