Le CSH rappelle le contexte de l’infection dans notre pays et en Europe. Les infections à rotavirus y sont saisonnières, le pic d’incidence se situant en hiver au cours des mois de février et mars. Plusieurs études ont démontré que le rotavirus (RV) était l’agent étiologique dans 20 à 50% des gastroentérites (GE) sévères nécessitant une hospitalisation de l’enfant, qui sera réhydraté le plus souvent par voie parentérale. La mortalité liée aux infections RV est très faible dans les pays européens. Cette pathologie y a surtout un impact péjoratif sur la qualité de vie des enfants infectés, de leurs parents et de leur famille. Cependant cet impact et les coûts associés sont peu reconnus. De façon générale,les données fiables sur la morbidité liées aux RVGE manquent. Une étude récente estime à 3,6 millions les épisodes d’infections à RV survenant annuellement parmi les 23,6 millions d’enfants européens de moins de 5 ans, soit une incidence annuelle de 15.250/100.000 enfants de moins de 5 ans. Le risque annuel d’infection symptomatique est de 1 sur 7 enfants,le risque d’hospitalisation est de 1 sur 54 cas. La mortalité de 1 sur 54.000 enfants de moins de 5 ans. L’incidence des hospitalisations pour RVGE varie suivant les pays et leurs procédures d’admission des enfants pour GE : 3,2 pour mille aux Pays-Bas ; 3,7 pour mille en Suède ; 5,2 pour mille en Angleterre. En Belgique, d’après les Résumés Cliniques Minimum (RCM), le nombre annuel d’hospitalisations pour RVGE oscillerait entre 6.000 et 7.000.
Les infections nosocomiales à RV constituent un autre versant important de la morbidité des RVGE.

Nous reprenons ci-dessous des extraits de l’avis du CSH, dont le texte complet peut être consulté ici.
NDRL : le CSS a émis un avis plus récent (lire ici).

Les recommandations du CSH

1. Le CSH estime que les données disponibles sur les vaccins Rotarix™et RotaTeq™attestent de leur sécurité et de leur efficacité pour la protection des RVGE sévères à modérées.
2. Le CSH recommande que la vaccination RV soit dès à présent présentée aux parents de nourrissons et les avantages attendus expliqués. L’ensemble des nourrissons de chaque cohorte de naissance est concerné. Tout schéma vaccinal RV débutera à l’âge de 2 mois simultanément aux autres vaccins du schéma vaccinal, aucune dose de vaccin ne sera administrée au-delà de l’âge de 6 mois. Il n’y a pas lieu de faire une vaccination de rattrapage pour les enfants plus âgés. En l’absence de données spécifiques chez des patients présentant une immunodéficience, le vaccin RV, vaccin vivant atténué, ne leur sera pas proposé.
3. Dans les conditions épidémiologiques actuelles dans notre pays, le CSH estime que les 2 vaccins ont une efficacité équivalente.
4. Le CSH recommande qu’une surveillance des souches circulantes de RV soit instaurée afin de vérifier sur le long terme le maintien de l’adéquation des vaccins. De tels efforts de surveillance devraient également être effectués pour les autres maladies évitables par la vaccination et qui sont inclues dans le schéma vaccinal de base.
5. Le CSH recommande que des données plus complètes sur la morbidité en Belgique soient récoltées, particulièrement sur la morbidité hospitalière mais également sur le poids de ces infections dans la population générale. Ces données permettront de mieux déterminer le coût-efficacité de la vaccination RV d’un point de vue sociétal.

Les deux vaccins Rotarix™et RotaTeq™sont donc des vaccins qui présentent un excellent profil de sécurité et une efficacité démontrée dans les pays industrialisés où seule la morbidité aux RVGE est importante. Pour éviter toute association temporelle entre la vaccination et le risque d’invagination intestinale, dont le pic d’incidence se situe au-delà de l’âge de 6 mois, la vaccination sera réalisée avant cet âge.