Cet article a pour objectif d’attirer l’attention du lecteur sur quelques évolutions en matière de conseils aux voyageurs. Nous vous rappelons que le site de l’Institut de Médecine Tropicale(www.itg.be ou www.medecinedesvoyages.be) met à votre disposition une documentation scientifique actualisée, dont notamment une cartographie des recommandations en matière de prévention de la malaria.

Fièvre jaune

La Zambie n’est plus considérée par l’OMS comme une zone endémique. La région touristique des chutes d’Iguazu (Brésil, Argentine, Paraguay) doit par contre être considérée comme une zone à risque : la vaccination est recommandée.
Pour rappel, l’immunodépression est une contre-indication à la vaccination contre la fièvre jaune.

Poliomyélite

Le Belgian consensus meeting on travel medecine a adopté la recommandation de l’OMS et des CDC : après une vaccination de base complète dans l’enfance (2, 4 et 15 mois ; 6 ans), un rappel 10 ans plus tard est suffisant pour assurer une protection de longue durée ; désormais, il ne faut donc plus répéter les rappels tous les 10 ans.

Hépatites A et B

La vaccination contre l’hépatite A peut être considérée pour les touristes séjournant dans certains pays de la Communauté européenne (Espagne, Estonie, Grèce, Italie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Portugal, Slovaquie, Slovénie, Tchéquie), en raison d’une incidence de cette infection un peu plus élevée que dans notre pays. Une étude multinationale a identifié comme zones à endémie moyenne – plutôt que basse – pour l’hépatite B : l’Europe de l’Est, du Sud et l’Afrique du Nord. Les recommandations de vaccination des voyageurs contre l’hépatite B restent liées à des circonstances spécifiques :
- voyages réguliers ou séjours de plus de 3 à 6 mois dans des pays d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique (sûrement pour les enfants) ;
- probabilité de contacts sexuels ou d’intervention chirurgicale ou dentaire (notamment voyage aventureux ou pratique de certains sports) ;
- employé dans le secteur des soins.
Tout voyage représente aussi une opportunité de compléter une vaccination incomplète chez un enfant, un adolescent ou un jeune adulte.
L’OMS est d’avis, depuis 2002, de considérer la vaccination pour pratiquement tous les voyageurs vers des régions à moyenne ou haute endémie, indépendamment de la durée du voyage en invoquant le risque d’accident ou d’urgence médicale nécessitant une intervention chirurgicale.

Tant pour l’hépatite A que pour l’hépatite B, toute injection donnée reste valable : même si plusieurs années se sont écoulées depuis la précédente administration du vaccin, on peut reprendre le schéma interrompu sans recommencer à zéro.

Chikungunya

Cette maladie est signalée à l’Ile de la Réunion, aux Comores, aux Seychelles, à Madagascar, à l’Ile Maurice, en Inde et en Malaisie. Elle est causée par un virus alpha qui est transmis par un moustique du genre Aedes (ce moustique pique pendant la journée). Cette maladie est comparable à la dengue. Après une période d’incubation de 3 à 12 jours, une fièvre élevée apparaît, souvent associée à de fortes arthralgies des extrémités(chevilles, poignets, doigts). D’autres symptômes possibles sont des gonflements, de l’érythème, de légères hémorragies (gencive). Le plus souvent l’évolution de la maladie est bénigne et une guérison survient après une semaine, mais une évolution vers une phase plus chronique n’est pas exclue. Exceptionnellement, chez de très jeunes enfants, une méningoencéphalite peut survenir. Le traitement consiste uniquement en la prise de paracétamol ou d’AINS ; l’aspirine doit être évitée.
La prévention repose sur des mesures de protection contre les piqûres de moustiques pendant la journée : répulsifs à base de D.E.E.T. (20% minimum) ; imprégnation des vêtements et moustiquaires par un insecticide. La protection de l’habitation par la pose de moustiquaires devant les fenêtres et portes et l’usage de produits chimiques insecticides est également importante.